Mum doesn't understand me. My Teacher can be better •• ft. Jessica

J’entends la cloche du lycée retentir pile au moment où je termine la dernière question de mon examen d’espagnol. Bien que essoufflée, je suis très fière de moi car j’ai pu répondre à toutes les questions sans la moindre hésitation. Même si ce n’est pas la première fois que je réussis un contrôle, il est très important pour moi de réussir tout ce que j’entreprend que ce soit les petits contrôles sans importances bien qu’ils déterminent ta moyenne de trismetre, les examuns qui sont décisifs pour ton futur avenir professionnel ou bien mes combats dans ma autre vie d’héroïne. Les gens pensent que j’ai la capacité de tout réussir grâce à mes parents. Il faut dire qu’ils sont loin d’être bêtes, ils sont quand même héros et scientifiques à plein temps ce qui n’est pas des moindres. Mais non, ce ne sont pas eux qui viennent aux examuns à ma place, j’aime travailler tout simplement. J’aime avoir cette sensation que mon cerveau grossit à mesure que je grandis et que j’apprend de nouvelles choses. J’aime être “madame je sais tout” et j’aime savoir que dans quelques années, j’aurai le boulot de mes rêves…

Je range mes affaires dans mon sac et me lève de ma chaise sans oublier mes affaires. Je suis la dernière à quitter la salle, il ne reste plus que Madamoiselle Lewis et moi. Je tend ma feuille à ma professeure en souriant. J’essaie de me rappeler ce que j’avais à lui dire mais ça ne tarde pas à revenir car je regarde la femme dans les yeux. “Mademoiselle, je voulais vous dire que vous avez oublié un point à Meghan au dernier contrôle d’anglais. Aujourd’hui, elle n’a pas pu venir vous le dire vu qu’elle est malade donc elle m’a chargé de vous le dire à sa place. Voilà.”. Je fais un pas, décidée à quitter la salle pour sortir en ville et manger un muffin pour reprendre les forces que j’ai perdu à cause de l’examen. Dans l’entrebaîllement de la porte, je lui dis avec une légère arrogance: “ C’était trop facile votre exam’, j’ai réussi les doigts dans le nez j’en suis sûre”. Bien que j’ai pris un peu trop d’assurances d’un coup, je sais que Mademoiselle Lewis ne sera pas vexée. Elle est vraiment cool, surtout avec moi je dois dire. Je crois bien que c’est ma prof préférée.

Mademoiselle Lewis m’a donc confirmé que le point de Meghan sera compté sans même vérifier par elle même, c’est qu’elle sacrement confiance envers moi! Une fois que j’ai quitté la salle de cours, je sors mon téléphone portable de ma poche, le déverrouille en m’assurant que personne ne guette mon code et envoie un texto à mon amie comme quoi son 8 allait se transformer en 9 et que j’espère qu’elle va un peu mieux. Elle me répond presque instantanément qu’elle est contente, qu’elle me remercie et que les antibiotiques commencent à faire effet. En même temps, je reçois un message de Rose qui me demande de la rejoindre dans deux heures avec un petit smiley qui fait un clin d’oeil. Je lève des yeux pour regarder autour si elle est là. Je ne vois personne donc j’en déduis qu’elle a terminé plus tôt que moi. Je lui répond avec hésitation, je ne sais pas si ma mère sera d’accord pour que je sorte ce soir mais je lui promet d’en dire plus, plus tard. Après lui avoir envoyé un message, je reçois une notification comme quoi le dernier magazine de Beauty & Glamour est enfin en vente. Je décide donc d’aller l’acheter en même temps que mon muffin, en ville.

J’ai remarqué que dans ce magazine, il y a une modèle récurrente qui ressemble comme deux gouttes d’eau à mademoiselle Lewis. Quelquefois, elle pose en vêtements, d’autres fois en sous vêtements. Je n’ai jamais pensé à lui demander si c’est elle, il faudrait que je la vois seule pour confirmer mes doutes.

Je quitte donc le lycée et la coïncidence a voulu que je croise une nouvelle fois ma professeure de langues. J’avoue que pour la première fois de ma vie, je n’ose pas poser une question gênante à une personne de mon entourage peut être parce que c’est mon enseignante. Du coup je préfère entamer une conversation avant de la mettre face à la fatalité de la question qui m’obsède: “Rebonjour. Qu’est-ce que vous êtes seule ici?”

Je m’arrête et va près d’elle. J’aime bien cette professeure, je veux absolument en savoir plus sur elle et savoir aussi si c’est elle qui pose pour ses magazines...Je ne sais pas pourquoi je veux toujours me mêler de tout comme ça, j’ai l’impression parfois que ma curiosité est maladive et je me rend compte que je gêne certaines personnes mais c’est plus fort que moi, je ne peux pas me retenir. Et puis, en plus de ça, j’ai un tout petit peu d’affection pour mademoiselle Lewis. Je suis pas amoureuse d’elle hein mais je compatis pour sa situation. Elle est ni jeune ni vieille, elle est perdue entre deux mondes: le monde des adolescents et celui des adultes. C’est une situation difficile car on a dû mal à se trouver des repères. Même si elle n’a pas l’air d’en souffrir, je la plains un petit peu. Enfin, pas trop non plus, je veux dire, tant qu’elle me met des bonnes notes je suis contente, le reste je m’en fiche. Ou pas. Elle n’attend pas longtemps avant de répondre: “J'attend, j'observe. On ne viendra me chercher que dans quelques minutes. Alors en attendant j'aime bien regarder l'activité autour de moi. Observer le moindre détail, même le plus insignifiant.”. Hé ben! C’est vraiment une prof de langues ça! Rêveuse et solitaire qui aime observer les choses avec attention et parfois s’en délecter, elle représente bien ce qu’elle est je trouve…”Tu as besoin de parler ? Si tu as un peu de temps moi j'ai tout le miens je t'ai dis, donc si tu veux me parler on peut.”. J’écarquille les yeux avec surprise. Tant de proximités avec une élève, je trouve ça, gênant. Oui, pour une fois que c’est moi qui est gênée… J’ai trouvé quelqu’un de plus intimidant, je suis franchement outrée. Mais bon je ne le montre pas et je m’apprête à répondre quand soudain son téléphone sonne: “Oh... je te pris de m'excuser j'en ai pour quelques secondes.”.

Elle fait quelques pas pour répondre au téléphone et commence à parler russe avec son interlocuteur. Je ne comprend absolument à rien à tout ce charabia et je reste donc à l’écart en esseyant au moins de saisir un mot transparant mais bon, à part quelques “Da” et un rire, je ne saisis rien du tout. Elle raccroche et revient vers moi. Je lève les yeux vers elle, j’ai les joues empourprées car je suis encore obsédée par ce foutu magazine. “Désolé, bon donc nous disions ?”. Je reprend mon souffle: “Vous m’avez dit que je peux parler avec vous si je veux et si j’ai le temps. Et ouais, j’ai le temps, enfin je suis pas à quelques minutes près…”. Je la regarde. Ses yeux, ses cheveux, ses lèvres, son visage...Elle ressemble tellement à ce mannequin… Oui c’est bien elle, j’en suis sûre. Aller, je demande: “Dites...Je vous ai déjà vu ailleurs qu’au lycée… Vous posez pour des magazines c’est ça?”

 Ma question ne semble pas la surprendre, j’en déduis donc que c’est bien elle, la femme qui pose dans ces magazines. Et dire, que j’ai cette beauté comme professeure de langues et je ne m’en rend compte que maintenant, c’est stupide. Elle si belle, j’ai toujours voulu lui ressembler. Je l’ai déjà vu dans pleins de magazines, dans plusieurs poses différentes, dans plusieurs vêtements différents et même en sous vêtements. D’ailleurs, je trouve que sa beauté ressort particulièrement plus lorsqu’elle dévoile son corps dans les magazines de lingeries, elle a tellement de chances… Mon corps n’est pas à plaindre non plus, je suis assez mince et j’ai de belles formes qui plaisent beaucoup en général mais je trouve ça logique d’envier d’autres corps d’autres personnes lorsque ça fait dix huit ans que tu es habitué à vivre avec ton beau corps bien qu’il soit un peu pâle et un peu trop recouvert de taches de rousseur.

Elle pose une main sur ses hanches et je vois son visage s’illuminer d’un sourire joueur: “Eh bien mademoiselle Richards vous prenez des libertés. Je ne sais desquels tu parle mais oui en effet il m'arrive de poser pour des magazines. Pourquoi ? Tu n'as pas aimé les photos ?”. J'allais lui dire qu’avoir dix huit de moyenne générale n’empêche pas de lire des magazines féminins mais je me suis abstenue par respect. En plus elle dit ça pour rigoler donc je m’en fiche.”Tu veux qu'on en parle plus loin s'il te plait ? Cela ne me dérange pas que les gens sachent mais je préfère éviter de le dire haut et fort devant tout le monde quand même.”. Je hoche la tête pour lui signifier que je suis d’accord et je la suis jusqu’au parc en face du lycée. Mademoiselle Lewis m’invite à m'asseoir près d’elle sur le banc. “Allez viens t'asseoir, je ne vais pas te manger. Bon, alors vas y dit moi tout. De quels magazines tu parle ? Cela te dérange de voir ta prof dans des magazines ?”. Je rigole et cherche le nom des magazines où je l’ai déjà vu: “Bah Il y Beauty & Glamour où je vous vois poser avec des vêtements de saison de temps en temps, il y a aussi Fashion week et Style magazine. Et puis je vous ai déjà vu dans Sweet lady où vous portez des tenues plus légères, plus osées même.”. Je la regarde avec un sourire crispé, j’ai peur qu’elle s’imagine des trucs comme quoi je regarde des magazines où les femmes sont en petite tenue pour mon propre plaisir alors que c’est pas vrai. “Mais ne vous faites pas d’idées hein, je lis seuleument Beauty & Glamour et Style magazine. L’autre magazine je l’ai trouvé dans le bureau de mon père… Et pour répondre à la question de tout à l’heure...Vous êtes très jolie sur ces photos.”

 Voilà, je suis assise sur un banc dans un parc qui est en face du lycée avec ma professeure de langues. C’est tellement bizarre comme situation mais pourtant ça me choque pas, enfin pas trop. J’ai pas non plus envie de prendre mes jambes à mon cou et de m’enfuir en courant en me disant que cette femme a des délires chelous avec son élève et qu’il faudrait peut être mieux prévenir la police au cas où. Pour l’instant, on parle de choses convenables bien que je ne me vois pas vraiment en train de parler de mannequins en sous vêtements avec mon professeur de mathématiques. Déjà qu’il porte toujours son pantalon en oubliant de fermer sa braguette, je ne veux pas lui attirer plus de problèmes. Mais j’ai l’impression d’avoir un bon feeling avec mademoiselle Lewis, je ne sais pas, elle m’inspire confiance bien que sa proximité soit légèrement gênante. En plus, elle rit à tout ce que je dis donc ça prouve bien qu’elle m’apprécie un peu… Étrange...Je me demande ce que cherche cette femme…

”Alors tout d'abord je te remercie du compliment, et ensuite ne t'en fais pas, tu as le droit de regarder ce que tu veux je ne suis pas ta mère. Ne te sens pas gênée pur ça, c'est normal, surtout à ton âge, de se chercher. Mais je te crois quand tu me dis que tu ne regarde pas de magazine de ce genre pour ton plaisir.”. Elle n’a pas l’air d’être convaincue. Puis le pire c’est qu’elle a évoqué ma mère dans cette histoire, c’est THE personne qu’il ne faut jamais évoquer avec moi parce que je suis parcourue de frissons et que ça me rappelle toujours notre dernière dispute qui date toujours de la matiné. ”Et puis si il y a bien une élève qui connait mon autre activité et dont cela de ne me dérange pas, c'est bien toi. D'ailleurs, si tu veux tout savoir, c'est la voiture de Sweet Lady qui arrive bientôt pour me chercher, une nouvelle marque de lingerie qui se lance a contacté des mannequins de leur choix pour lancer la marque dans le magazine. Je t'aurai bien proposée de venir mais cela risque d'être bizarre pour toi, ce n'est pas le genre de sortie prof/élève habituelle.”. Et elle m’a dit cette dernière phrase en chuchotant. Cette femme n’est pas du tout normale mais je ne sais pas quoi lui répondre, je suis sûre qu’au fond d’elle, elle aimerait une spectatrice qui la regarderait poser et elle serait contente au lieu d’imaginer des yeux d’adolescents parcourir ces photographies donc la moitié ne s’intéresse pas vraiment à la prochaine collection de sous vêtements...Oooh mais maintenant que j’y pense, si je viens, j’aurai peut être une promotion ou des sous vêtements gratuits? Et puis la limousine va sûrement dans le centre ville, là où je veux absolument aller…”Euh bah je peux venir avec vous si vous y tenez vraiment...Enfin c’est pas ce que je voulais dire...Oui voilà, ça m’arrangerait surtout que j’ai besoin d’aller au centre ville du coup voilà… S’il vous plait.”

 Vu la tête qu’elle fait, je crois que c’est un peu mort. Je crois qu’elle avait dit ça pour plaisanter et je viens de m’en rendre compte que maintenant. Et merde, bon bah c’est fini pour mon tour de limousine gratuit pour aller en ville. La prochaine je réfléchirais à deux fois avant de parler. Toujours est-il qu’elle n’a pas l’air partante pour aller en ville...Et de me faire visiter les studios de photographies de femmes en petite tenue aussi mais bon ça passe au deuxième. Elle confirme donc son refus: "Je... Eh bien c'est... Enfin je veux dire je disais cela pour plaisanter, que tu vienne ne me dérangerai pas mais tu sais c'est un milieu spécial. Et puis même si tu m'a déjà vue dans diverses tenues, même des tenues osées, voir en vrai est peut être plus déstabilisant pour toi non ? Enfin après je n'ai rien contre le fait de t'emmener mais tes parents ne seraient peut être pas d'accord et puis…”. Mes parents… toujours mes parents… J’en ai marre, j’ai 18 ans, je suis majeure, je peux faire ce qu’il me plaît sans que ma mère soit toujours sur mon dos à dicter mes conduites. Et puis, je ne vois pas ce qu’il y a de mal à vouloir aller en ville en limousine, euh non pardon, d’aller voir des mannequins en sous vêtements aussi. C’est pas comme si j’étais un homme, ça me choquera pas du tout. Surtout que je sors avec une fille donc franchement ce ne serait pas la première que je verrais une fille limite nue.

Mademoiselle Lewis prend mes mains en geste d’affection mais je me dégage rapidement, un peu vexée par ses paroles et aussi par peur que quelqu’un nous voit dans le parc et qu’il aille répéter à tout le lycée que la prof de langues m’a tenue les mains. “Ecoute, je serais ravie de t'emmener avec moi mais je pense d'abord à ton équilibre et surtout à tes parents, ils n'aimeraient peut être pas te savoir là bas surtout avec moi, bien que cela soit un milieu professionnel comme un autre et que je ne t'emmène pas non plus dans une maison close. Mais tout de même, et puis voir ton enseignante enfiler des tenues, surtout que là il s'agit de la lingerie... Si vraiment tu en a envie demande à tes parents et je serais ravie de te faire découvrir l'endroit, mais tu n'avais pas l'air très enjouée par l'idée, donc je ne pense pas que cela soit une bonne idée.”. Je retiens ma respiration et lui lance un regard exaspéré mais avec une pointe de supplice quand même… Quitte à regarder des femmes en culottes et soutien gorges, j’ai vraiment besoin d’aller en ville… “Arrêtez avec mes parents! Je suis majeure donc je n’ai pas besoin de les consulter pour aller dans un endroit que vous trouvez intimidant pour un élève, franchement j’ai déjà vu pire dans ma vie.”. J’essaie de reprendre mon calme, c’est pas en m’énervant que je vais la convaincre de venir…”S’il vous plaiiiiiit. Je suis tout à fait capable de prendre légalement une décision… Je veux venir avec vous, je serais trop contente d’aller vous voir travailler! Vous êtes une prof adorable et sûrement la meilleure de toutes celles que j’ai, je ne serai pas choquée de vous voir travailler!”. Et oui, j’ai usé de mon redoutable charme et de mon talent de fayotte, il n’y a plus qu’à espérer que ça marche.

 Je pris mais je pris vraiment pour qu’elle me laisse venir avec elle. Déjà que j’ai oublié skateboard aujourd’hui et qu’il fait un temps pas terrible pour marcher, ça m’arrangerait de ne pas prendre le bus. Nan mais je suis sérieuse, qui a inventé ce moyen de transport quoi? On est serré comme des sardines là dedans, on a une chance sur deux d’avoir un siège de libre et ça s’arrête toutes les secondes, il y a quoi de bien là dedans?! Et dire que je peux y aller en volant mais les parents m’ont dit que c’était trop risqué de voler en plein jour, on se faisait repérer plus facilement. Jessica parait réfléchir puis dit en souriant: “Allez si tu veux. Ce que tu peux être mature et devenir immature en deux secondes. On ne parle pas sur ce ton à sa prof. Bon, allez viens, la limousine arrivera dans quelques minutes.”. J’ai trop envie de crier, de joie mais aussi de colère parce qu’elle avait osé touché ce qu’il y a de plus précieux pour moi, mes cheveux. Mais je préfère ne pas broncher sinon je risque de la vexer, déjà que je ne lui ai pas très bien parlé… Je me dirige vers la limousine et je retiens un grand “Wahou” parce que cette limousine était juste trop belle et comme tout le monde, je rêve de monter dedans pour voir comment c’est. Alors j’ouvre la porte et monte puis mes yeux sont justes hypnotisés par cet intérieur super classe. Je m’installe sans oublier d’attacher ma ceinture et je contemple cette voiture, les étoiles pleins les yeux: “Tu veux quelque chose à boire ? C'est offert alors autant profiter.”. Je répond par l’affirmative et demande à avoir un soda. Elle me sert ça tout de suite pendant qu’elle se prépare un verre de vodka: Aaaahhh.... cette odeur me rappelle la mère patrie. C'est d'ailleurs en Russie que j'ai commencée le mannequinat occasionnelle.”. Je fais l’intéressée pour paraître la plus naturelle possible mais je suis sous le charme. Je me dis qu’il faudrait que je sympathise plus souvent avec les proffesseurs pour aller en ville de cette façon....
Soudain, elle me pose une question un peu bizarre: “Dis moi Anna, alors c'est indiscret comme question et tu n'es donc pas obligée de répondre: as-tu un petit ami ?”. Je la regarde en me demandant si elle est sérieuse. Apparemment oui et je me vois mal ne pas lui répondre, ce serait mal poli après ce qu’elle vient de m’offrir… Alors je la fixe d’un air inquisiteur et je lui répond: “Ouais, je suis avec quelqu’un. Pourquoi?"

 C’est de la curiosité mal placée. Non mais de quoi je me mêle? Bon je dis ça mais je vaux pas mieux qu’elle, d’ailleurs moi aussi je demande si elle a quelqu’un dans la vie. Elle est mannequin quoi, elle a forcément dû trouver quelqu’un, je suis sûre qu’elle attire les garçons comme un aimant cette femme. Toujours est-il que je lui ai quand même répondu, je me vois mal simuler ça d’autant plus que je suis heureuse avec Rose, donc pas la peine de cacher notre relation. Bon ok, je l’ai pas dis à mes parents mais c’est pas grave, de toute façon je suis sûre que mon père va rien dire du tout et ma mère va péter un câble et me dire que l’amour allait me déconcentrer sur les études etc… Moi? Être déconcentrée par les études? Jamais. Même si des aliens débarquent sur Terre et mange tout les êtres humains, j’aurai toujours des 20 aux contrôles de sciences. “Oh pardonne ma curiosité mal placée, je voulais seulement discuter un peu avec toi. J'aime beaucoup les histoires d'amours et donc je voulais simplement m'intéressais à toi.”. Ah ouais, je la pardonne. Puis c’était pas méchant entre nous, des gens qui aiment les histoires d’amours, il y en a partout. Bon moi je suis une exception, je trouve ça plat et nul, c’est toujours la même chose donc voilà mais passons. Je termine mon verre lorsque mademoiselle Lewis me dit: “On est bientôt arrivée.” Et là je contiens un sourire en me disant que je suis allée en ville en limousine juste pour chercher un muffin et un magazine, elle est bien gentille ma professeure de langues.

Mais je déchante un peu vite quand je me souviens que j’avais promis à mademoiselle Lewis que je voulais bien aller la voir travailler. Et merde. Bon ça ne fait rien, j’irai chercher ce que j’ai à chercher quand j’en aurai fini avec cette femme. Puis je me dis que c’est profitable, étant donné que je peux peut être avoir des sous vêtements en promotions, je ferai un petit cadeau à Rose vu qu’elle a perdu son soutien gorge l’autre fois. Je la suis et je salue une secrétaire qui nous donne un badge qui va nous permettre de rentrer dans les studios: “Cela ne devrait pas durer plus de deux heures. Si tu veux partir avant n'hésite pas à me demander.”. Ça m’arrange mais je préfère voir ce que ça va donner avant. On continue vers les loges et ma professeure admire les sous vêtements qu’elle va devoir porter: “Oh tient regarde celui-ci Anna, tu le trouve comment ? D'ailleurs si tu veux, étant donné que tu es avec moi tu peux éventuellement en essayer et te regarder dans la glace là bas. Si des trucs te plaisent je pourrai t'obtenir un prix, ils ne sont même pas encore sur le marché mais c'est un avantage de bosser pour eux, même occasionnellement.” Je ne sais pas si je compte les essayer, je préfère les regarder, c’est vrai qu’ils sont plutôt pas mals et en plus chez Sweet Lady, c’est toujours de la bonne qualité. “Ah ouais ils sont trop beaux… Et nan? Sérieux? J’aimerais trop merci beaucoup. Et ouais, je les essayerai après.”. Je la souris, franchement c’est un amour cette femme. “Alors je vais me changer, ta présence ne me dérange pas mais toi tu risque d'être peut être gênée donc je préfère te prévenir.”. J’hausse les épaules. En effet, c’est bizarre d’être dans cet endroit avec sa prof de langues mais qu’est-ce que je ferai pour m’acheter des muffins...et offrir un cadeau à Rose aussi… “Nan mais je m’en fou allez-y.”

 Je m’en demande si j’ai bien fait de lui dire que je m’en foutais parce que quand je la regarde se déshabiller, j’ai l’impression d’assister à un numéro de strip tease privé et ça me gêne un tout petit peu. Bon c’est pas méchant hein mais mademoiselle Lewis a un sacré don pour mettre les gens mal à l’aise. Mais bon je laisse rien paraître parce que sinon elle aura obtenu ce qu’elle voulait, c’est à dire, choquer la grande Annabelle et en faisant rien que ça, elle aura été plus forte que les criminels que j’affronte. Une fois nue, elle dit: “Bon, voyons ce que ça donne alors”. Oh mon Dieu quel corps, j’aimerai trop détourner la tête pour ne pas la regarder dans son plus simple appareil mais il faut dire qu’elle est vraiment jolie, elle a le parfait profil du mannequin en sous vêtements. Sa beauté est vachement différente de celle de Rose. Je la trouve magnifique ma petite Rose mais elle a une beauté, comment dire, jeune, innocente, fraîche quoi. Alors que mademoiselle Lewis, elle a une beauté bien plus mature, distinguée et pétillante, la beauté d’une grande personne quoi. Je n’arrive pas à détourner les yeux, elle est vraiment trop belle. Elle me sourit ce qui me fait revenir à la réalité, me refait dire qu’elle est en plein strip tease et que cette professeure est complétement tarée. Ensuite, elle se vêtit d’un magnifique d’un magnifique ensemble qui me fait trop craquer. Je veux le même! Et c’est pas pour l’offrir à Rose, celui ci, c’est pour moi, rien que pour moi. Je la suis ensuite dans la salle de photos et je m’installe pour la regarder se faire prendre en photo dans toutes sortes de positions sexy. Je suis impressionnée par son talent, franchement elle m’épate et je ne regrette absolument pas d’être venue avec elle. Et dire que je fais tout ça pour aller manger en ville…

Une fois la séance finie, Mademoiselle Lewis revient vers moi avec un grand sourire que je lui rend, toujours aussi émerveillée par son talent: “Ouah Mademoiselle, c’était juste trop bien. Vous avez un putain de talent, vous êtes magnifique”. Quand elle va se rechanger, je la regarde toujours avec envie, j’aimerais trop avoir un corps comme elle. Bon, j’avoue, j’adore mon corps mais j’aimerais juste être à sa place genre une fois, pour savoir ce que ça fait. Une fois qu’elle a finit de se rhabiller, je lui demande: “ Dites vous pourrez me faire un prix pour la tenue que vous avez porté”. Je m’approche d’elle et je lui lance un regard suppliant, le même que j’avais quans j’étais petite lorsque je voulais des bonbons tout ça accompagné d’une voix de petite fille: “S’il vous plaît, s’il vous plaît, s’il vous plaaaaaît”. Je sais qu’elle ne me refusera pas ce service. Finalement j’ai changé d’avis, ce ne sera pas pour Rose, enfin pas directement. La tenue sera pour moi mais je sais que ça lui fera très très très plaisir. Ensuite je lui demande avec une voix pleine de confiance (oui ses talents m’ont grave embobiné): “Vous voulez venir avec moi au Starbuck pour boire un verre et manger des pâtisseries?”. Je lui laisse à peine le temps de répondre que je la traîne jusqu’au café.

 Une fois arrivée au Starbuck, je me dirige au comptoir et commande immédiatement un muffin aux trois chocolats, un muffin aux myrtilles et un jus d’orange. Je demande à mademoiselle Lewis ce qu’elle veut et elle opte pour un café. On s’installe ensuite sur une table tranquille avec notre commande. Je me jette ensuite sur mes deux muffins en oubliant les bonnes manières et je les engloutie à une vitesse folle. Ma professeure se contente de boire tranquillement son petit café. Je revois la séance qu’elle a faite et je suis toujours impressionnée par ses talents, cette femme déchire. Moi qui pensais que les profs étaient juste des gros coincés et qui ne faisaient rien d’autre de leur vie que corriger les copies des élèves, cette femme est une sacré exception. Elle est géniale, j’aimerais tellement que ma mère soit comme elle, proche et super cool. Maman, c’est tour l’inverse, elle est trop exigente et j’ai l’impression de m’éloigner de plus en plus d’elle. Il ne se passe pas un jour sans qu’on s’engueule et j’en ai vraiment plus que marre de cette situation.

Mademoiselle Lewis me dit soudain: “Alors Annabelle, aujourd'hui on a commencé à presque créer un lien toi et moi, j'espère que le fait que je sois ta prof ne te dérange pas. Tu es l'une de mes meilleures élèves et je dois dire que cette après midi avec toi était vraiment sympa. Ne t'en fais pas je sais que tu me vois venir: je ne parlerai pas de ton petit ami, j'ai bien vu que tu étais gênée tout à l'heure. Comme ça au moins tu n'a pas de crainte à avoir.”. Je souris. Elle fait genre mais je suis sûre qu’elle veut absolument parler de mon “copain”. Mais je suis suffisamment en confiance maintenant pour lui en parler sans gêne. Je bois mon jus avec la paille ce qui fait un bruit bien chiant et je la regarde: “Moi aussi je suis très contente. Franchement je vous pensais pas aussi cool. J’aimerais trop que vous soyez ma mère.”. Je réfléchis, ça risque de faire de la peine à maman si elle apprenait ce que je viens de dire mais qu’importe, c’est un peu de sa faute aussi, elle n’a qu’à pas me hurler dessus pour tout et rien. “Nan mais je m’en fou. Je peux parler de mon copain, enfin de ma copine si ça vous fait plaisir mademoiselle Lewis.”.

Je ne sais pas quoi penser, cette femme qui boit tranquillement son café devant moi regroupe tout ce que j'aime chez une personne. Elle attentionnée, vive, curieuse, talentueuse et surtout super gentille avec moi. J'ai du mal à croire que j'ai passé toute mon année scolaire assise au deuxième rang près de la fenêtre en la regardant, en étant concentrée à tout ce qu'elle dit sans vraiment m'intéresser à la personne qui me parle. C'est étrange quand on se dit qu'on passe plusieurs heures par semaine avec une professeure, on lui accorde toute sa confiance et on lui remet notre avenir au creux de ses mains sans pourtant savoir à qui on a affaire. J'aurais dû chercher à la connaître davantage. "Oh... je suis à la fois touchée par ce que tu dis mais j'ai une pensée pour ta mère, je suis sûre qu'elle t'aime plus que n'importe qui ne pourra t'aimer, ta mère est très importante, si j'avais encore la mienne j'en serais très heureuse. Alors bien que cela me touche et qu'au fond je rêverai d'avoir une fille comme toi, dis toi qu'elle sera toujours là pour toi.". Je reprend une gorgée de jus d'orange. Les paroles de mademoiselle Lewis m'ont frappé en plein cœur. Bien sûr, de nombreuses personnes m'ont déjà dit que ma mère m'aimait plus que tout mais ce que m'elle m'a dit m'a paru tellement émouvant, peut être parce qu'elle n'a pas connu sa mère. Et moi, je me plains encore, qu'est-ce que je peux être bête parfois...

"Tu as des soucis avec elle c'est ça ? Si tu veux m'en parler tu peux, si non, on parle d'autres chose. Je la regarde alors avec un sourire malicieux, comme ta copine par exemple, je veux TOUT savoir, c'est assez rare de voir des gens de ton âge en couple avec le même sexe, alors je veux d'autant plus tout savoir". Elle me dit ça, pile au moment où j'allais faire preuve d'humanité pour une fois et de compatir pour elle. Mais je me dis que c'est ce que doivent ressentir les personnes qui subissent ma curiosité mal placée alors je me met à rigoler. "Mouais, j'ai des problèmes avec ma mère mais rien de très intéressant, des conneries d'ados quoi... En gros si vous voulez tout savoir, elle passe sa vie à m'engueuler pour tout et rien, pourtant vous pouvez confirmer que je suis adorable comme adolescente.". Puis je me met à réfléchir aux petites histoires que j'ai eu avec Rose, bon les moitiés restent dans le domaine privé mais je peux parler de certains trucs sans problème: "On s'est rencontré au...boulot. C'est elle qui est tombée amoureuse de moi en premier et puis de fil en aiguille, j'ai fini par éprouver des sentiments pour elle. On a eu notre premier baiser sous la douche, nues toutes les deux, un moment inoubliable... Puis après voilà, vous savez ce qui suit après le premier kiss: les sorties, les câlins, les relations plus personnelles... Et vous? Racontez moi votre vie amoureuse!"

Je me met à sourire en pensant à Rose. Il faut dire que ça fait plusieurs semaines que nous sommes ensembles et on file le parfait amour. Je ne me dispute jamais avec elle, j’adore l’inviter chez moi et l’emmener dans des boutiques lui acheter des cadeaux, bref tout ce passe pour le mieux. Je me dis que je ne peux pas être plus heureuse que maintenant. Je n’arrive plus à me dire que c’est bizarre de partager de telles confidences avec ma professeure de langues. Je la trouve vraiment géniale, j’espère que je ne vais pas regretter d’avoir sympathisé avec elle. Mais de toute façon je ne vois pas pourquoi je devrais me méfier comme ça, ce n’est pas trop mon genre et je vois bien qu’elle ne me veut aucun mal. “C'est spécial comme premier baiser en effet, mais venant de toi cela parait presque normal, mais dis moi cette fille je la connais ? Qui est elle ? Oh tu n'as pas forcément envie que je le sache surtout si je la connais, je vais plutot te raconter ce que tu veux entendre: j'ai vécu ma jeunesse en Russie, j'y ai appris toutes mes langues ainsi que le reste, c'est là bas que j'ai fait mes premières expériences dans le mannequinat. Je n'ai pour ainsi dire jamais eu de véritable relation stable, simplement des aventures passagères avec quelques hommes et parfois même des femmes. J'ai déjà voyagé plusieurs fois au Mexique aussi, là d'où vient mon père. Mais je dois dire que c'est ici que je me sens chez moi: à Unicity.”. C'est Sympas comme histoire même si je trouve ça dommage qu’elle ne s’est jamais vraiment casée avec quelqu’un et qu’elle n’a vécu que des petites aventures. Mais bon c’est son choix et je pense qu’avec son boulot, elle n’a pas pu faire autrement. “Ça me dérange pas de vous dire qui est ma copine et oui, je pense que vous la connaissez: c’est Rose Murdock.”. Je commande un dernier muffin aux trois chocolats, visiblement, je n’ai pas été assez rassasié. Enfin de toute façon, ils sont délicieux alors pourquoi s’en priver… “Si vous n’avez vécu que des aventures, ça veut dire que vous n’aviez jamais vraiment été amoureuse pour rester avec la même personne plus longtemps, c’est ça? Je suis sûre que vous avez au moins une relation qui vous a marqué.”

Elle a l’air d’être surprise que je sorte avec Rose. Déjà, je pense qu’elle doit la connaître, elle doit l’avoir dans un de ses cours je suppose. Mais je vois pas trop ce qu’il y a de surprenant, je veux dire, c’est sûr on est très différente, de toute façon tout est possible sur Terre et puis comme on dit: les différences s’attirent. Bon, en fait je déteste ces phrases toutes faites mais je considère ça comme une expérience scientifique: c’est une sorte d’hypothèse et on doit faire une sorte de démarche déductive pour confirmer cette hypothèse. Quand je me dis cela, je déteste encore plus cette phrase puisque ma relation avec Rose est loin d’être une expérience scientifique. Bref, je ne m’attarde pas plus sur ce sujet. Mademoiselle Lewis répond à mes questions puis commence à me parler de quelque chose en touchant mes doigts et qui a l’air de lui tenir beaucoup à coeur: “Je n'ai jamais eu le temps à accorder à l'amour, et puis il faut dire que j'étais assez froide, je le suis toujours d'ailleurs, souriante en tant qu'enseignante mais avec le reste du monde... Bref, non aucunes relations ne m'a plus marqué qu'une autre. Anna, j'ai un voyage tout frais payé pour deux personnes par Sweet Lady dans deux semaines, ils organisent un grand festival, à Ibiza. J'avais pensée y aller seule mais...je la regarde à nouveau en souriant, si ça t'intéresse je serais heureuse de t'emmener. Cela dure une semaine et je n'aurai des shooting photos à faire que 3 jours dans la semaines et que quelques heures. Nous pourrions ensuite aller bronzer à la plage et sortir danser le soir. L'hotel est un 5 étoiles, piscines, services d'étages et la plage juste à coté. Bref, juste super, et puis il y aura encore plus de promotions et j'aurai même certains produits gratuit. Je te propose car cela serait comme la sortie que nous avions faites en Angleterre l'année dernière avec ta classe. Mais après je peux comprendre que cela soit assez précipité pour toi. C'est pendant les vacances donc pas de soucis à ce niveau. Aimerais tu m'accompagner ?”.

Je reste interdite pendant un moment, le temps de digérer sa proposition. Je n’ai pas envie de refuser car c’est quelque chose qui ne se refuse pas, je n’ai pas envie d’hésiter parce que ce n’est pas une proposition où on doit hésiter… Du coup bah je hurle de joie et je sautille un peu dans tous les sens. Nan mais c’est génial! Précipité de quoi?! Nan mais sérieux, je m’en fou moi, Ibiza c’est la vie. Bon dommage que Rose ne peut pas m’accompagner mais c’est pas grave, je compenserai en lui ramenant des cadeaux. Je saute dans les bras de mademoiselle Lewis, toute contente: “Oh oui je veux trop y aller merci merci merci!!! Vous êtes géniale!”. Je m’écarte ensuite pour regarder l’heure sur le téléphone: “Déjà?! Le temps est passé trop vite mademoiselle Lewis… Je suis désolée de vous planter comme ça mais je dois aller voir Rose.”. Je lui fais une sorte de clin d’oeil et je sors un stylo et un morceau de feuille et lui griffonne mon numéro. “Tenez voici mon numéro. On en reparlera mademoiselle. Sachez que je suis vraiment heureuse d’avoir passé l’après midi avec vous. Vous êtes la crème des femmes! Et dire que je me méfiais de vous…”. Je ne sais pas vraiment si je dois lui faire la bise, du coup je me contente de l’enlacer de la même façon qu’avec ma mère il n’y a pas si longtemps… Et je repars en lui faisant un signe de la main.
Ibiza, me voilà!